
1) me faire retenir le nom de la marque
2) me rendre la marque sympathique et moins masculine***
3) me faire comprendre qu'ils louent autre chose que des utilitaires
4) me faire aller sur leur site Internet pour regarder leurs prix.
Vous avez peut-être fait la même chose que moi ces derniers jours, ou au moins le 1).
Sixt a pour habitude, en Allemagne, de se servir des politiques pour attirer l'attention. Angela Merkel en est la cible régulière, la dernière en date était un petit relookage: Sixt avait usé de ses talents de coiffeur pour transformer la choucroute de la chancelière en un pétard.
Sixt a pour habitude, en Allemagne, de se servir des politiques pour attirer l'attention. Angela Merkel en est la cible régulière, la dernière en date était un petit relookage: Sixt avait usé de ses talents de coiffeur pour transformer la choucroute de la chancelière en un pétard.
Ridiculiser, ou du moins utiliser l'image de personnes connues permet de créer du buzz en un temps record tout en faisant quelques économies: si la publicité est suffisamment provocante les médias vont la relayer et de surcroît les gens vont en parler entre eux. L'agence n'a plus besoin de diffuser la publicité dans les médias. Si le produit a un lien avec l'objet du scandale (car parfois, voire souvent, ça n'est pas le cas!), c'est gagné: la marque est associée à ce buzz et restera ancrée dans les esprits.
Cette fois-ci c'est avec notre Président que les créatifs se sont amusés:
Si les DA (Directeurs Artistiques... hey vous êtes sur un blog qui parle de pub alors il serait temps de vous mettre au vocabulaire!!) ne se sont pas foulés, l'accroche a de quoi... accrocher!
Je ne parle pas un mot allemand mais voilà ce que ça donne en français: «Faites comme Madame Bruni, prenez un petit Français». Le petit Français est censé faire référence à un véhicule de la marque française Citroën, en l'occurrence une Citroën C3 Picasso. Métaphore qui a de quoi faire sourire ou au moins réagir, cependant je noterai tout de même une incohérence à cette accroche: la C3 Picasso ne fait pas partie des petits modèles, loin de là... pourquoi ne pas avoir choisi de mettre en avant une voiture qui fait partie de la gamme des citadines (donc petite) comme la Twingo? Je suppose que le loueur automobile allemand avait demandé de travailler spécifiquement sur la C3 Picasso. Peut-être ne proposent-ils que les C3? Je suis donc allée faire un tour sur leur site Internet une seconde fois pour comprendre.
Je ne suis peut-être pas la plus experte en location de voiture, je n'ai eu affaire à une agence de location de voiture qu'une fois dans ma vie. Mais je sais encore farfouiller un site Internet pour trouver les informations dont j'ai besoin. Pourtant la C3 est introuvable! Les Allemands ne peuvent se procurer que la C4, la C5 ou la Berlingo et les Français n'ont droit qu'à la C5. Si un habitué de la location de voiture pouvait m'expliquer cette bizarrerie, j'accepterai avec plaisir de l'écouter!
Mais revenons à notre publicité, et au clin d'œil de Sixt. Si la chancelière allemande est habituée aux moqueries, M. Sarkozy est moins ouvert à l'utilisation de son image par des publicitaires. On se souviendra qu'en février 2008, le couple Sarkozy-Bruni avait obtenu la condamnation de la compagnie aérienne irlandaise Ryanair à 60.000 euros de dommages et intérêts pour avoir utilisé, sans leur autorisation, une photo d'eux dans une campagne.
En comparaison, Mme Merkel, qui apparaissait au premier plan d'une publicité dans un deux-pièces mauve, n’avait émis aucune réaction ni même demandé le retrait de la campagne de publicité. Pour la petite histoire, Bruno Banani, avait fait un montage photo l'an dernier d'hommes et de femmes politiques posant en slip et soutien-gorge. Le slogan annonçait quelque chose comme "Nous donnons tout pour relancer la croissance", et la marque proposait une réduction de 5 euros sur tous ses articles pour "lutter contre la baisse du pouvoir d'achat".
J'attends avec impatience la réaction du service communication de l’Elysée!
***Parenthèse concernant le point 2)
J'étais complètement passée à côté mais Sixt avait fait une campagne web destinée aux femmes il y a un an environ, et avait été accusé de sexisme à cause de son slogan "Oui nous louons aussi aux femmes".
L'objectif était de provoquer l'hilarité, mais le loueur se voulait irréprochable sur le fond : un astérisque renvoie vers un démenti de l'image, imprimé en lettres capitales: "Bien sûr, Sixt loue aussi aux femmes, voire de préférence aux femmes, en effet elles ont statistiquement 3,5 fois moins d'accident graves que les hommes."
La campagne, même si elle n'a pas été comprise et n'a fait en réalité que conforter de bons vieux clichés misogynes, a tout de même encore fait parlé de Sixt en dehors des encarts publicitaires!
2 commentaires:
Salut Céline,
Tu as vu que la pub sur le couple présidentiel avait à présent une déclinaison française ? Ça dit "Faites comme madame Bruni. Optez pour un petit modèle français."
AMHA ce sont des exemples d'un travers de la pub : on est toujours "obligés" d'aller plus loin, dans le seul objectif de faire parler (donc pour de la visibilité à bas coût). Quand ça conduit (sans jeu de mots) à de la misogynie, je ne suis pas sûr que le jeu en vaille la chandelle. Mais comment faire en sorte que ces dérives cessent ? On en viendrait à interdire tellement de choses...
Merci pour l'information!
je suis d'accord avec toi, parler pour parler sans se soucier de l'image que l'on va dégager me paraît peu efficace et pourrait s'avérer contre-productif.
Quand j'étais ado le patron d'un café me disait toujours qu'il préférait qu'on parle de son établissement en mal plutôt qu'on n'en parle pas. Cette idée m'avait choquée! Et pourtant il y a certainement une grande part de vérité, mais dans le contexte d'un petit café d'une petite ville qui doit entretenir une réputation sans aucun autre moyen que le bouche à oreille (à l'époque -dixit une vieille qui parle du bon temps!- les réseaux sociaux sur Internet n'existaient pas)... pas pour une grande marque qui a des moyens marketing énormes!
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